Passionné de longue date par l'écriture, David Leduc est journaliste en presse régionale depuis 2010, après trois années d'études dans deux écoles de journalisme. Ses différentes expériences l'ont mené partout en France au cœur des rédactions locales, mais aussi dans un service des sports et une rédaction web. Depuis mai 2024, il est chef d'édition numérique du magazine La Semaine.
Qu'est-ce qui vous a poussé à rejoindre le jury du prix littéraire "Frontières" de l'Université de Lorraine ?
C'est avec un grand plaisir que j'ai accepté de rejoindre le jury pour représenter le magazine La Semaine. J'ai été motivé par plusieurs raisons. Tout d'abord, je suis depuis toujours un amoureux de la lecture et des mots. Cette passion m'a conduit vers mon métier. Je n'ai jamais eu la chance de participer à un jury littéraire et c'est une expérience forcément attirante. Je n'ai pas la prétention de venir en spécialiste de littérature, mais j'ai hâte de pouvoir échanger avec les autres membres du jury des différents ouvrages en lice, de l'écriture des auteurs et des sentiments qu'ils procurent. L'autre élément qui a achevé de me convaincre est la thématique de la frontière.
La thématique de la frontière a-t-elle une signification particulière dans votre vie quotidienne et quel intérêt de participer à un jury transfrontalier ?
J'ai grandi et mes attaches familiales sont toujours dans un petit village des Ardennes, à quelques kilomètres seulement de la frontière belge. Être frontalier, c'est avoir la chance de vivre et de côtoyer une autre culture au quotidien. Avoir des amis, des membres de sa famille, d'une nationalité différente, est autant une richesse qu'une incitation à aller vers l'autre, à le comprendre. Et in fine, à l'accepter. Dans une période où le repli sur soi est de plus en plus perçu comme une solution miracle aux maux de nos sociétés, j'aime à penser qu'un prix littéraire autour de la thématique de la frontière puisse, à sa modeste échelle, rassembler.
Par ailleurs, pensez-vous que cette expérience en tant que membre du jury pourrait influencer votre relation avec la littérature ou la lecture ?
Sans aucun doute. Participer à ce jury et aller à la découverte de ces 10 auteurs, c'est aussi se confronter à des styles, des univers très différents, que je n'aurais peut-être pas découverts de moi-même sans le prix littéraire "Frontières". Cela oblige et implique de remettre en question ses habitudes et ses attentes en termes de lecture, de sortir de sa zone de confort. Un exercice passionnant.
Si vous ne devez qu'en citer trois, quelles seraient les émotions que vous aimeriez ressentir à travers cette sélection ?
La première serait sans doute l'évasion. C'est l'objectif premier quand on ouvre un livre, aller vers un ailleurs, sortir de son quotidien le temps de quelques minutes.
La deuxième émotion serait sans doute l'attachement. Quel que soit le genre de roman vers lequel je me tourne, j'apprécie de découvrir des personnages bien caractérisés, dont les choix et les décisions me bouleversent, m'énervent, m'émeuvent, m'interrogent. C'est la preuve d'une forme d'empathie pour eux et la quasi certitude que je vais tourner les pages du livre avec un plaisir grandissant.
Enfin, sans grande originalité, la troisième émotion est bien sûr la joie. Non pas que le livre doive forcément être joyeux, mais plaisant à lire.
Quel livre a marqué votre vie ?
Je pourrais en citer tellement ! Permettez-moi de tricher et de n'en retenir que deux : je dirais Illusions Perdues de Balzac et La Part de l'Autre d'Eric-Emmanuel Schmitt. J'ai découvert le premier au cours de mes études littéraires et ce fut une expérience forte. J'admire la modernité du texte, cette capacité de l'auteur à dépeindre la société, ses vices et sa superficialité. Quant à La Part de l'Autre, c'est une uchronie parfaite, qui touche à la représentation absolue du mal pour nos sociétés occidentales, en se demandant ce qu'il aurait pu devenir, si ses ambitions artistiques premières n'avaient pas été empêchées. En écrivant, en miroir, la biographie romancée d'Hitler et cette uchronie, l'auteur pousse le lecteur dans ses retranchements, bouleverse, interroge. Des destins croisés qui ne laissent pas indifférent.
Rendez-vous le samedi 5 avril 2025 à l'hôtel de ville de Metz pour la remise du prix au lauréat ou à la lauréate !